Pharmacologie de l’ob*sité

Alors que de nouveaux médicaments contre l’ob*sité arrivent sur le marché, je trouve important de mettre ces “traitements” en dialogue avec ceux qui ont pu être prescrits par le passé.

Je me suis donc amusée [tousse] à faire une liste non-exhaustive des traitements amaigrissants (entre parenthèses leur nom commercial) qui ont vu le jour. J’ai jeté un œil à leurs effets secondaires et à leur statut actuel (retiré du marché ou non).

Je me rends bien compte qu’il en existe bien plus mais ça donne une idée de ce qui a déjà été tenté — bien souvent au détriment de la santé des patient·es.

1965 : Fenfluramine (Pondéral, Pondimin)

Médicament impactant la sérotonine. Autorisation de mise sur le marché (AMM) en Europe dès 1965, suivie d’introduction aux États-Unis en 1973 sous le nom “Pondimin”. Utilisé par la suite en combinaison avec la phentermine (Fen-Phen, voire post dédié). Connu pour ses nombreux effets secondaires négatifs, dont les valvulopathies, fatigue, problèmes digestifs, et neurotoxicité. Retiré du marché français et américain en 1997, en même temps que la dexfenfluramine.

1965 : Aminorex (Menocil, Apiquel…)

Médicament stimulant, dont la puissance est entre la dextroamphétamine et la méthamphétamine. Mis sur le marché en Allemagne, en Suisse et en Autriche en 1965. A provoqué de l’hypertension pulmonaire chez certains patient·es, causant des décès. Retiré du marché en 1972.

1976 : Benfluorex (Mediator)

Indiqué pour le traitement du diabète de type 2. Prescrit hors indications thérapeutiques pour une perte de poids. Retiré du marché français en 2009 suite à la découverte de valvulopathies et d’hypertension artérielle pulmonaire liées à la prise du médicament.

1985 : Dexfenfluramine (Isoméride, Redux)

La dexfenfluramine est un anorexigène agissant sur les récepteurs de sérotonine. Commercialisé sous le nom “Isoméride” en France (Servier) à partir de 1985, puis sous le nom “Redux” au Royaume-Uni (1989), en Nouvelle-Zélande (1993) et aux États-Unis (1996) (Interneuron/Wyeth). A été retiré du marché en 1997 en France et aux US après la découverte de valvulopathies, d’hypertensions artérielles pulmonaires et de problèmes de neurotoxicité (dépression, troubles du sommeil, troubles de la mémoire, psychose, etc.).

1999 : Orlistat (Xenical, Alli)

Médicament empêchant l’absorption des lipides pendant la digestion. Perte de poids très limitée, avec des effets secondaires très désagréables. Depuis 2007, le médicament avec un dosage diminué de moitié est disponible sans ordonnance aux États-Unis sous le nom “Alli” (GSK). A aussi été disponible en France, mais retiré en 2012, dans le sillage du scandale du Mediator.

1995 : Sibutramine (Meridia/Reductil/Siredia/Sibutrex)

Médicament impliquant l’inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. Associé à une augmentation de problèmes cardiaques, insuffisance rénale et des problèmes gastrointestinaux. Autorisation de mise sur le marché suspendue aux États-Unis et en Europe en 2010.

2012: Combinaison phentermine/topiramate (Qsymia)

Vendu aux États-Unis, il combine un stimulant (phentermine) et un anticonvulsif (topiramate). Depuis 2023, recommandé par l’académie de pédiatrie américaine dans le traitement pharmacologique de l’ob*sité chez les enfants à partir de 12 ans aux États-Unis.

2014 : Naltrexone/bupropion (Contrave, Mysimba)

Combine la naltrexone (inhibiteur d’opiacé) et le bupropion (psychotrope psychorégulateur, prescrit pour comme aide au sevrage tabagique et antidépresseur). Autorisé sur les marchés américain et européen depuis 2014. Peut affecter l’humeur, augmenter la tension artérielle ou encore créer des troubles digestifs.


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